- Vos années en Prépa à Saint-Ex s’éloignent peu à peu mais je vais vous demander de faire un petit effort de mémoire. Rappelez-vous ce qui vous a poussé à choisir cette voie : les conseils d’un professeur, d’un CPE, des échanges en famille, entre amis… ?
Romain :
Je n’avais pas vraiment pensé à faire une prépa quand j’étais au lycée. A vrai dire, je me voyais plutôt en Fac d’Histoire. Or, un professeur représentant la prépa St-Exupéry est passé dans mon lycée afin de présenter la filière prépa ECE. Son discours a soulevé de nombreuses questions en moi, comme si cela sommeillait en moi. Encouragé par mon professeur de Sciences Économiques et Sociales, j’ai finalement poussé mes recherches sur la filière et je me suis dit « pourquoi pas? ». Les matières que je suivais en Terminale me plaisaient énormément, je n’avais rien à perdre. Aujourd’hui, je ne regrette rien.
- Était-ce si évident de faire sa Prépa à Saint-Ex ? N’étiez-vous pas tenté par une Prépa « plus prestigieuse » ?
Romain :
J’ai bien entendu présenté un dossier dans plusieurs classes prépa de la région parisienne. D’abord pour multiplier mes chances, mais également par souci de proximité géographique. J’étais quelque peu préoccupé à l’idée d’intégrer Saint-Ex car les préjugés étaient nombreux sur ce Lycée . Mais je dois avouer que l’accueil des professeurs ainsi que la convivialité qui semblait régner dans cette structure me rassuraient à l’heure d’intégrer.
- Quels souvenirs gardez-vous de ces années ?
Romain :
D’excellents souvenirs. J’ai appris ici ce qu’était la solidarité, le travail dans un environnement convivial et fraternel. J’avais d’excellents rapports avec tout le monde et je pouvais facilement prolonger certaines fins d’après-midi avec des camarades dans les salles pour travailler ensemble les devoirs ou les cours. L’accompagnement personnalisé qui règne au sein de la Prépa St-Ex est unique et on ne la retrouve pas partout ! Et croyez-moi, c’est un point non négligeable qui donne motivation et envie de progresser.
Ces années sont aussi synonyme de travail acharné. Il faut pouvoir acquérir les bases du programme utiles pour les concours, mais également acquérir « les extras » qui feront la différence aux concours. Ces extras en termes de connaissances historiques ou économiques, de points de civilisation pour les langues ou de faits culturels pour la philosophie sont des éléments à ne pas négliger pour briller aux concours.
- Vous avez intégré une Ecole de Management, comment s’est faite la transition entre la Prépa et cette nouvelle étape de formation ?
Romain :
Quand j’ai reçu ma lettre d’admission en école, j’étais soulagé et heureux. A vrai dire, après avoir passé 4 mois anxiogènes, je ne pouvais rien ressentir d’autre. ENFIN! Nous sommes guidés par l’école pour toutes les démarches administratives. Au-delà de tout cela, c’est une nouvelle vie qu’il faut préparer. Ainsi dès les résultats connus (parfois par anticipation – quitte à prendre un petit risque) j’ai cherché un appartement sur Marseille car une fois les admissions publiées, c’est plus de 300 étudiants qui se ruent sur les logements en ville. Mais c’est principalement une impression de bonheur et de réalisation de soi qui nous envahit, une fois le chemin vers son école confirmée.
- Quels sont les conseils de base que vous donneriez pour bien réussir l’intégration sur le campus d’une ESC ?
Romain :
Être ouvert, curieux, accessible et adopter une vision globale.
L’ouverture de soi sur les autres est un pas indispensable pour se sentir intégré rapidement. Participez aux activités organisées par les associations, ainsi qu’aux soirées, jetez un œil aux associations et essayez de vous y projeter.
La vision globale est un outil indispensable pour réussir son intégration selon moi. C’est en effet passer d’un objectif concours à un objectif d’acquisition de connaissances qui suppose une vision holistique du nouvel environnement et du monde du travail.
- Pensez-vous avoir été « suffisamment armé » par vos deux ans de CPGE ?
Romain :
Je pense que la prépa est une excellente école, utile pour le développement du travail personnel et pour apprendre à gérer ses émotions. En effet, il faut pouvoir supporter la charge de travail et la rigueur que cela demande.
Personnellement je me suis développé grâce à la prépa, et notamment grâce aux khôlles. En effet, plutôt timide et réservé au lycée, j’ai pris goût aux entretiens oraux.
Enfin, je pense que les matières enseignées et le programme sont les mêmes pour toutes les prépas. Ce qui change énormément c’est votre capacité à être curieux et à en apprendre toujours plus.
- Racontez-nous votre cursus en Ecole de Management.
Romain :
Ce fut un parcours riche en rebondissements et en rencontres. J’ai décidé de m’investir dans une association dès le début de la scolarité afin de pouvoir mettre en pratique ce que j’allais apprendre dans les cours. J’ai alors intégré la Junior-Entreprise qui est une association étudiante professionnalisante proposant des prestations de conseils aux entreprises et créateurs d’entreprise. J’ai donc eu un rôle de chef de projet ainsi que de Secrétaire Général en deuxième année. C’est vraiment une expérience enrichissante, professionnalisante par l’approche clients, et responsabilisante en devant manager à plusieurs l’association. Que ce soit une junior-Entreprise, le BDE, BDA, association sportive ou autre, l’expérience associative est une valeur clé utile pour tout entretien d’embauche.
Le cursus est également fait de cours électifs (en tout cas pour Kedge BS) ce qui fait que j’ai pu faire le choix de suivre des cours « généraux » comme la géopolitique ou l’intelligence économique. Si comme moi vous avez une idée précise de votre parcours (par exemple finance) il est plus simple de s’assurer un socle de cours sur le sujet et de les compléter par des cours de culture générale qui permettent de mettre en perspective l’apprentissage théorique avec les enjeux mondiaux actuels. Vivez informés!
- Et maintenant, quels projets, quelles expériences professionnelles ?
Romain :
A la sortie d’école j’ai eu un parcours intéressant chez Danone, d’abord en apprentissage puis en VIE (contrat de volontariat international à l’étranger). Je suis donc parti vivre 3 ans aux Pays-Bas. Aujourd’hui, je suis rentré en région parisienne, endossant la responsabilité du Contrôle Interne (management des risques en entreprise) pour McDonald France. Mon but est d’apprendre un maximum sur des postes de finance et gestion des risques en entreprise afin de pouvoir ouvrir mon propre cabinet de conseil en gestion des risques et management de la transformation.
- Si vous deviez vous adresser à des élèves de Terminale qui hésitent à faire Prépa, que leur diriez-vous ?
Romain :
Foncez!
Je suis arrivé en prépa totalement par hasard. A partir du moment où vous êtes intéressés par la culture générale et économique, très curieux et un minimum sérieux, vous avez toutes vos chances d’intégrer une école et de réaliser vos rêves. Mais il ne faut pas hésiter à foncer.
Romain R. (Promotion ECE 2009)
