Mathieu a cubé à Mantes. Il explique pourquoi dans cet entretien qui est un vrai retour sur soi. Nous lui souhaitons d’être très heureux sur le campus de l’EM Lyon!
Pouvez-vous revenir rapidement sur les temps forts de votre scolarité?
Je voulais aller en prépa car, ne sachant pas vers quoi m’orienter, elle me semblait être la voie la plus ouverte et la plus prometteuse, et j’ai surtout été attiré par les matières enseignées, je ne me suis absolument pas posé la question des débouchés, ce qui explique sûrement les doutes que j’ai eus en deuxième année. J’ai fait ma première année en Martinique, et une deuxième à Lyon où j’ai failli arrêter car je ne voulais plus aller en école de commerce. Finalement j’ai passé mes concours et mes oraux tout en sachant que j’allais faire une troisième année, pour avoir mieux.
Comment s’est fait le passage des Chartreux à Stex?
J’ai postulé pour une trentaine de prépas en France et Saint-Ex étant la meilleure qui m’acceptait, j’ai choisi d’atterrir à Mantes. A la différence des grandes prépas parisiennes, Saint-Ex a l’avantage de ne pas mettre la pression sur les élèves tout en ayant des profs de même qualité.
Quels souvenirs garderez-vous des écrits?
Tout passe très vite, et le rythme est épuisant, surtout que la première des deux semaines comportait toutes les épreuves de dissertation de 4 heures. J’étais dans un Airbnb loué à Toulouse avec des amis, et l’important est de ne pas être seul pendant les écrits pour pouvoir se changer les idées après les épreuves, on n’a pas la tête à réviser. Petit à petit, on développe des automatismes pendant les écrits et on fait des liens entre les sujets, surtout en philo, donc les concours blancs et DS ne sont pas à négliger pendant l’année, il y a plein de choses à prendre en compte : timing des épreuves, méthodologie, état d’esprit devant la copie. Par exemple, la plupart des candidats se rendent compte, après avoir passé leurs épreuves de philo, qu’ils ont presque rendu à chaque fois la même copie (citations et références aux mêmes endroits) pour des sujets différents. Cela montre bien qu’il n’existe pas une seule réponse pour chaque sujet, et que l’importance est de chercher à paraître brillant à travers la copie en présentant une démonstration convaincante, plus que de trouver une réponse attendue, prétendument exacte pour chaque sujet.
Et des oraux?
Comme pour les écrits, les oraux passent vite quand on en passe beaucoup. J’ai passé neuf écoles en tout (je n’étais vraiment pas serein en allemand) et ce sont deux semaines très intenses, car on doit s’impliquer personnellement, beaucoup plus qu’aux écrits peut-être. Il ne suffit pas d’être soi-même et c’est tout. Les oraux sont des épreuves très techniques. Mais ce qui marque, c’est sûrement que lorsque l’on veut vraiment une école, on s’accroche et ça se voit pendant l’entretien. Il ne faut pas oublier qu’après les écrits, rien n’est joué et l’entrainement pour les oraux est donc primordial. On est préparé à St-Ex, mais il faut bien garder en tête qu’être prêt pour les entretiens, c’est savoir plaire et se rendre incontournable pour l’école, plus que de savoir se défendre si vous prenez des coups en entretien avec des questions difficiles. La plupart des jurys sont bienveillants et cherchent vraiment à vous connaître.
Comment s’est fait le choix de l’EM Lyon?
On en connait peu en général sur les écoles de commerce quand on est en prépa, et à la différence des écoles d’ingé qui ont chacune leur spécialité, les écoles de commerce délivrent le même enseignement, donc la seule chose qui parait les différencier aux yeux des élèves de prépa, c’est le prestige, la hiérarchie instaurée entre elles qui sécurisent plus ou moins bien votre avenir et vous amènent vers des débouchés plus ou moins satisfaisants. Je ne me suis réellement intéressé aux écoles qu’en préparant mes oraux et en classant mes vœux, et je me suis aidé du blog d’un professeur que je conseille à tous les élèves d’ECE, qui renseigne beaucoup sur les écoles de commerce, et donne des informations qui vont au-delà du marketing habituel des Business School. Il a même édité en ligne un guide critique sur les écoles de commerce .voici le lien : https://pgibertie.files.wordpress.com/2017/04/editions-vignou-2017-edition-pdf.pdf
J’ai donc classé mes vœux en fonction du niveau supposé de chaque école, en mettant l’EM Lyon en deuxième choix après l’ESCP.
Que vous a appris la Prépa?
Pas grand-chose en termes de méthodes, je n’ai jamais réussi à travailler comme je voulais, donc de ce point de vue ma prépa est un échec, mais les enseignements m’ont fait découvrir beaucoup sur le monde et sur moi-même, notamment en français, philo et en économie, sociologie et histoire. J’ai beaucoup évolué grâce aux enseignements des professeurs et la prépa était une vraie source d’enrichissement de ce côté.
Avez-vous des regrets?
Non, aucun, mais si je refaisais ma prépa, j’aborderais sûrement les choses de manière différente.
Quels conseils pour ceux qui vous lisent?
Pour répondre rapidement, je dirais aux futurs EC1 et EC2 de surtout garder en tête que la réussite en prépa, c’est la sélection des connaissances. Il ne faut pas aborder une matière en se disant qu’on veut tout connaitre, on se rend compte au concours que c’est l’esprit de synthèse qui donne de bonnes notes, la capacité à organiser les connaissances. Et il est important de ne pas négliger les oraux, on n’y pense jamais assez pendant les années de prépa jusqu’au concours, alors que ça décide de tellement de choses, donc il faut aussi penser à soi et ne pas s’oublier pendant la prépa, car les entretiens de personnalité sont sur vous-même.
J’ai beaucoup de conseils, sur la prépa, les concours, les écoles, mais je dois faire court donc si vous avez besoin d’une info surtout, n’hésitez pas à m’envoyer un message, je serai ravi d’aider les futurs élèves. Vous me trouverez sur le Facebook des anciens de PrépaMantes.
Vos projets à moyen et long terme?
Je ne me projette pas tellement pour l’instant, j’espère juste pouvoir faire ce que j’aime dans les années à venir.
Que vous inspire la victoire de Pierre-Ambroise Bosse?
Ça fait toujours plaisir de voir un français briller dans les compétitions internationales, et si les sportifs pouvaient tous être aussi naturels et intéressants en interview (surtout les footballeurs), ce serait parfait !
