Des Hypokhâgneux et leurs professeurs vous proposent une synthèse de certains moments de cette Semaine très riche.
Trouble dans le genre, Conférence du lundi 18 juin, synthèse par Clémence R.
Au cours de cette conférence, nous avons eu droit à l’intervention de trois conférencières, qui, chacune à leur tour, nous ont préenté différentes approches autour de la thématique du genre.
Nous avons commencé par l’intervention d’Angel-Salomé Lefrançois, ancienne Khâgneuse de notre Lycée, étudiante en Master II à Paris VIII, autour de son sujet sur « La représentation des transmasculinités en littérature du XVIIème au XIXème siècle ». Ainsi, nous avons pu profiter d’une introduction aux études de genre, et d’une découverte d’une nouvelle façon d’aborder la littérature, par la représentation des minorités -féminine, Lgbtiqaap+ en particulier- et son évolution au cours des siècles, ou en fonction des pays. Pour cela, notre conférencière s’est appuyée sur plusieurs ouvrages de littérature, aussi bien française, qu’espagnole et anglaise, et de textes théoriques abordant la notion de transmasculinité, première approche du « Trouble dans le genre ». Son intervention était particulièrement formatrice car elle nous a expliqué comment se bâtissait un travail de recherche et comment elle avait fait ce choix.
Ensuite, nous avons pu profiter de l’intervention de Mme Lucie Guiheneuf, qui nous a présenté une autrice peu connue des élèves de Khâgne et d’Hypokhâgne : Bryher. Au travers de l’étude de cette personnalités anglaise, nous avons pu reprendre l’idée de transgenre dans la littérature, ainsi que la représentation des femmes et des homosexuelles, thématiques très présentes dans les œuvres de l’autrice qui nous ont occupé.e.s durant cette partie de la conférence. Nous nous sommes ainsi penché.e.s sur la vie de Bryher, et sur l’influence que celle-ci a eue sur ses œuvres.
Enfin, nous avons achevé la conférence avec l’intervention de Mme Jeanne-France Bignaux, et sa présentation des œuvres de Marion Zimmer Bradley. Au travers de son étude de cas des différentes œuvres de l’autrice, elle a évoqué la représentation des femmes, des homosexuels et des être non-binaires dans la littérature de science-fiction ; avec, notamment, l’opportunité de créer, au travers d’œuvre de fiction, un troisième sexe, et de dépasser les censures sur le sujet par l’excuse d’un monde imaginé.
Ainsi, nous avons pu, au cours de cette conférence, découvrir une nouvelle facette de la littérature ; et, au travers des exemples choisies, apporter un peu de diversité à la lecture classique des programmes de Khâgne et d’Hypokhâgne, et enrichir par ce biais notre culture personnelle.
VISITE DU PANTHÉON, synthèse proposée par Aïda R.
Mardi, nous arrivons vers dix heures du matin devant le Panthéon ; nous observons sa façade ainsi que la devise sur son fronton : « Aux grands Hommes la Patrie reconnaissante ». L’entrée dans le monument est prévue pour dix heures et demi, néanmoins, en raison d’un mouvement social, l’entrée est retardée. Le directeur du Panthéon décide, pour nous faire patienter, de nous expliquer l’histoire autour de la construction du Panthéon.
C’est le roi Louis XV (1715-1774) qui décide d’entreprendre la construction de l’édifice en 1744 ; son but est de marquer l’empreinte de son règne dans la capitale comme tous les grands rois avant lui ; mais surtout, une légende raconte que Louis XV étant tombé malade, il implore Sainte Geneviève – la Sainte protectrice du peuple parisien qui l’aurait sauvé d’une invasion barbare – et construit en son honneur le Panthéon.
Il confie sa construction à Jacques-Germain Soufflot. Celui-ci construit un édifice d’inspiration grecque et romaine. Il installe cet ensemble (une église abbatiale à côté d’une église paroissiale) au centre d’un nœud de circulation. Tous les confrères de Soufflot dénoncent son incapacité à construire. En effet, le bâtiment est d’un style nouveau ; il mêle le style rocaille au style d’un temple grec classique ainsi qu’à celui d’une église gothique. Il introduit également une grande coupole de style byzantin afin d’élever le bâtiment plus haut et de le rendre plus solide. Néanmoins, Soufflot meurt avant le fin de la construction du palais et c’est Jean-Baptiste Rondelet qui lui succède et achève le monument en 1790. A cette époque, la France était en concurrence avec l’Italie, et Soufflot réussit la prouesse de construire le monument le plus haut de tout Paris (avant la construction de la Tour Eiffel).
A l’arrivée de la Révolution en 1791, le Panthéon n’est plus destiné au simple usage religieux et de nombreux changements sont effectués comme la destruction du clocher et l’arasement de trois fenêtres ; le décor est épuré et devient néo-classique à l’intérieur. L’arrivée de Napoléon Bonaparte est marquée par une laïcisation de la nef – avec l’entrée des corps de Rousseau et Voltaire – ainsi que le reconstruction d’un escalier. Mais Louis XVIII change le monument en église. Tout au long des XVIIIème et XIXème siècles le Panthéon constitue un enjeu politique et un objet de querelles. La mort de Victor Hugo en 1885 active un processus nouveau d’entrée au Panthéon, plus de trois millions de personnes sont présentes pour le transfert du corps de l’écrivain ; c’est un épisode qui marquera les Français durablement. La dernière cérémonie de ce genre fut celle de Jean Moulin (et le célèbre discours d’André Malraux).
Au cours du XXème siècle, les présidents ont quelque peu délaissé les lieux jusqu’à François Mitterrand en 1981 qui organise un rassemblement public et marche jusqu’au Panthéon (qui est à cette époque en très mauvais état). Il réactive le processus d’entrée mais s’en sert plus particulièrement pour mener à bien des messages politiques comme l’entrée de Pierre et Marie Curie au début de la construction européenne. Cet usage politique du monument est poursuivi par Jacques Chirac qui intègre des concepts comme celui de Juste parmi la nation ou encore Nicolas Sarkozy qui fait entrer non pas le corps mais une plaque en l’honneur d’Aimée Césaire, enterré en Martinique. Le premier juillet 2018, Simone Veil entrera au Panthéon.
L’entrée des Hommes de Lettres au Panthéon a pour but la reconnaissance de leur mérite personnel ; c’est un culte qui existe depuis l’Antiquité avec Plutarque. Le Panthéon est donc avant tout un lieu où de grands Hommes sont honorés et reconnus pour leurs œuvres ; cependant, c’est aussi un lieu symbolique utilisé par les politiques. L’entrée au Panthéon de Jean Moulin marque un héritage gaulliste qui sera plus tard récupéré par le président Jacques Chirac qui s’inscrit dans cette lignée gaulliste ; il fera notamment entrer au Panthéon André Malraux. De même, François Mitterrand, le seul président à avoir nommé une femme première ministre, décide de panthéoniser Marie Curie. Ainsi, la prochaine entrée de Simone Veil – prévue pour le 1 juillet 2018 – symbole de la lutte pour le droit des femmes (la loi Veil autorise l’interruption de grossesse volontaire) interpelle dans un contexte où la lutte pour les droits des femmes prend une ampleur sans précédent dans nos sociétés.
PROMENADE HISTORIQUE REVISITÉE PAR AÏDA R.
Monsieur Darier nous a proposé cet après-midi du 19 juin une promenade autour des grands monuments qui marquent la Libération de Paris.
Cette Libération est marquée par une vive agitation populaire. Cependant, le commandant américain Dwight David Eisenhower avait prévu de libérer Paris seulement en octobre, préférant se concentrer sur les industrie d’armement. Néanmoins, il est tout de même décidé que la Libération devait être menée par des Français pour asseoir la France du côté des vainqueurs. Le général de Gaulle veut que sa légitimité soit reconnue ; il donne l’ordre – sans l’accord des Américains – que Paris s’insurge et que les combats soient menés jusqu’au dernier souffle sur l’exemple de Varsovie. C’est une lutte sans merci qui commence ; en effet, Hitler ordonne lui aussi une lutte acharnée et il prévoit une destruction d’une grande partie des monuments et des ponts (principaux axes de communication) de la capitale. Le commandant allemand en charge de Paris est Dietrich Von Choltitz. Il est conscient de la démence et de la dégradation de la santé d’Hitler, de plus, c’est un grand amateur d’art et la destruction de Paris lui semble inutile d’autant plus que les moyens militaires mis à sa disposition sont insuffisants.
C’est Henri Rol Tanguy et Jacques Chaban Delmas qui organisent la résistance parisienne ; la résistance est mal équipée mais très enthousiaste et organise l’encerclement des Allemands comme au Jardin du Luxembourg. A partir du 17 août 1944, Rol Tanguy placarde des affiches où il appelle à une grève générale de la police, des gendarmes… Les résistants sont près aux combats ouverts et désirent accueillir les alliés dignement. Le 18 août 1944, les barrages, les fusillades et les combats se multiplient autour de la préfecture de police. Choltitz a fait miner tous les ponts de Paris – sur ordre d’Hitler – cependant, il refuse de brûler et de détruire Paris malgré le message d’Hitler. Ainsi, le 19 août 1944, Choltitz envoie un émissaire pour négocier une trêve avec les alliés et épargner ses soldats. Les résistants communistes refusent et les combats reprennent avec la mise en place de plus de 26 000 barricades entre le 20 et le 21 août 1944.
L’ordre d’intervention donné par le Général de Gaulle un peu plus tôt – le 14 juin 1944 le général Leclerc marche vers Paris avec la célèbre 2ème Division Blindée – rend les Américains furieux mais ces derniers acceptent tout de même de fournir une aide pour éviter un bain de sang. Le général Leclerc, après avoir fait plus de 200 km doit faire un détour par le sud de Paris ; il pénètre dans la banlieue et est reçu avec avec enthousiasme par les Français. Néanmoins, les combats sont sévères et Leclerc doit faire face à un résistance allemande vive et déterminée. Leclerc envoie le capitaine Raymond Dronne contrer la défense allemande et le 24 juin 1944, la colonne Dronne parvient à entrer sur Paris et permet le 25 août 1944, l’entrée des troupes de la 2ème DB dirigée par Leclerc. La deuxième DB est guidée par les résistants parisiens sur place et permet de rendre les attaques plus efficaces. Le commandant Choltitz capitule le 25 août 1944 mais certains SS continuent de combattre près du Jardin du Luxembourg par exemple. Ainsi, Paris est symboliquement libéré par des Français. Cependant, l’aide américaine n’est pas négligeable et la participation d’étrangers comme la Division de la Nueve – un corps de soldats républicains espagnols sous le commandement du capitaine Dronne – est souvent occultée par la mémoire gaulliste. Le 26 août 1944, le Général de Gaulle se rend à Paris où il défile sur les Champs-Élysées avant de rejoindre Notre-Dame ; il est acclamé par le peuple parisien et prononce son célèbre discours.
De nombreux lieux comme le Boulevard Saint-Michel – notamment la fontaine Saint-Michel – , L’Hôtel de Ville, la place de la préfecture de police ou encore l’Hôtel Meurice – hôtel luxueux utilisé par les commandants nazis comme lieu de résidence durant la période de l’Occupation – portent les marques des multiples combats ayant eu lieu au cours de la Libération. On peut à l’heure actuelle observer de nombreuses traces de balle sur certains bâtiments comme la préfecture de police qui fut bombardée par les Allemands jusqu’au 24 août 1944. De plus, on peut voir le long des rues de nombreuses plaques commémoratives portant le nom de personnes mortes au combat comme celui de Robert Gauthier près de la fontaine Saint-Michel.
COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE AVEC VLADIMIR VERTLIB par Aurore Chesneau, professeur d’allemand
Le 20 juin, notre lycée a eu l’honneur de recevoir Vladimir Vertlib, auteur autrichien d’origine russo-juive pour une lecture d’extraits de ses romans et une discussion avec les étudiants de première année de la classe préparatoire littéraire. Cette rencontre s’inscrivait dans le programme de la semaine culturelle, organisée chaque année pour ces étudiants.
C’est devant un public très attentif et intéressé que M. Vertlib a commencé par la lecture d’un extrait de son roman ‘Zwischenstationen’, publié en 1999, puis d’un extrait de son roman ‘L’étrange mémoire de Rosa Masur’ datant de 2001. Les étudiants ont ensuite pu échanger librement avec l’auteur et lui ont posé une quinzaine de questions. Ils se sont particulièrement interrogés sur la part autobiographique dans ses œuvres, sur son expérience de l’exil et sur son choix d’écrire en langue allemande. Cet échange s’est effectué tantôt en allemand, tantôt en anglais, puisqu’une partie du public n’était pas germaniste.
A l’issue de cette riche discussion, les étudiants se sont vus offrir plusieurs exemplaires dédicacés de ses romans. Cette rencontre a pu être organisée grâce à l’association Les Amis du Roi des Aulnes et au concours de Nicole.
L’ATELIER PHILOSOPHIE par Gaétan J.A
Durant cet atelier du mercredi 20 juin , M. Pham nous a initiés à l’étude philosophique des œuvres littéraires.
Pour cela, il a été question d’analyser ensemble le thème choisi de «l’odyssée ». Ce thème était divisé en trois parties renvoyant à trois études distinctes mais toutes éclairantes du point de vue de ce thème.
En effet, le premier type d’odyssée a été vu à travers la fameuse Odyssée d’Homère. Il s’agissait de montrer que, par-delà le texte littéraire, ici fictif, une multitude d’éléments, comme les comportements attribués aux personnages, pouvaient être interprétés de manière à réfléchir sur notre propre réalité. Ainsi, même confrontés à un texte purement fictif, nous pouvons parfois inconsciemment être conduits à réétudier, reconsidérer notre monde différemment.
Le deuxième objet d’étude concernait la science. Comme dans le livre d’Homère avec l’épopée d’Ulysse pour retourner à Ithaque, il existe en science ce motif de recherche de l’origine. Pour prendre l’exemple de l’origine du monde, les théories et calculs scientifiques, bien qu’évolutifs, ne sont jamais figeables, ce qui, pour aller plus loin, nous démontre que la réalité et les pensées sont toujours en devenir, raisonnement qui constitue un pilier de la philosophie.
Enfin, nous avons abordé la troisième partie à propos de l’Odyssée qui est une poésie de René Char nommé L’amour et comportant seulement deux vers que sont « Être » pour le premier et « Le premier venu » pour le second. Une démarche philosophique nous a fait constater qu’une pluralité de sens, d’interprétations, même parfois très personnels, pouvait alors émerger pour ce qui semblerait évident au premier abord.
LA VISITE DU LOUVRE par Louise S.
Jeudi 21 juin 2018, 9h, les étudiants de la classe d’Hypokhâgne et quelque uns de la classe de Khâgne se retrouvaient devant l’entrée du Louvre, non sans difficultés pour certains ayant confondu la pyramide intérieure et inversée qu’ils devaient rejoindre avec la pyramide extérieure, quant à elle bien à l’endroit.
Guidés par leur professeur de Littérature, Madame Fillon, ils se dirigèrent vers l’aile réservée aux antiquités gréco-romaines. En apprenant au passage un peu plus sur l’histoire du château dans lequel ils se trouvaient, le petit groupe se faufila entre œuvres et statues antiques, au travers d’un véritable retour dans le temps débutant en -2000 par l’ère mycénienne et minoenne.
Attentifs aux différentes évolutions des styles et des techniques ainsi que du savoir faire, ils eurent l’occasion d’en savoir plus sur certaines œuvres très célèbres, telles que le vase de Pergame, la Vénus de Milo ou encore l’Hermaphrodite endormi (grâce à l’étude de la talentueuse Wynona M. qui ne savait pas encore qu’elle était reçue à son concours des IEP!). Continuant leur périple, les hypokhâgneux et khâgneux se retrouvèrent face à face avec la célèbre victoire de Samothrace, dont ils eurent vent de l’histoire grâce aux soins de Clémence R.. Quittant alors l’aile essentiellement réservée aux statues pour privilégier celle des poteries, les élèves purent librement voyager entre les œuvres antiques avant de s’intéresser tout particulièrement grâce à Carla D. au « cratère des Niobides ».
UNE VIE DE « METEQUES » A PARIS, PROMENADE RACONTEE PAR AÏDA R.
Madame Di Marco, aidée de Fatima, nous a proposé l’après-midi du 21 juin 2018, de découvrir certains lieux fréquentés par de célèbres artistes et intellectuels espagnols.
Cette sortie intitulée « Une vie de métèques » était inspirée par une expression du cinéaste espagnol Buñuel. Dans le chapitre de Mon dernier soupir consacré à son installation à Paris entre 1925 et 1929, Luis Buñuel reprend le terme « métèque » utilisé par la droite parisienne qui conspuait les « étrangers qui encombrent les terrasses des cafés ». Cette promenade a permis de croiser des biographies très variées, celles du peintre Dali, du philosophe Miguel de Unamuno, du pianiste Isaac Albéniz, du couturier Cristóbal Balenciaga, de l’écrivain Ramón Gómez de la Serna ou encore des poètes José Bergamín et Antonio Machado en évoquant leurs rapports à la ville de Paris.
C’est à Paris que Dalí rencontre son « Pape », Picasso et qu’il devient fan des dames vertes des bouches de métro dessinées par Hector Guimard. C’est là aussi qu’il découvre avec effroi ce que c’est que de voyager sous terre. Le café Cyrano de la Place Blanche est aussi le lieu de la rencontre fondamentale avec Breton qu’il admire mais qu’il veut supplanter.
C’est à Paris que la carrière d’Isaac Albéniz décolle, lui qui vivra dans plusieurs appartements devenus des lieux de refuge pour les artistes espagnols désargentés. Le grand Albéniz, el « goordo », celui qui jetait la musique par les fenêtres, était un Catalan aussi fantasque et généreux qu’un Andalou.
A Paris, Miguel de Unamuno rencontre de grands auteurs comme James Joyce ou Paul Valéry. Il fréquente souvent le café de la Rotonde où beaucoup d’Espagnols se retrouvent ; Unamuno n’aime pas le ciel ni le métro de Paris qui le rendent triste mais les cafés restent ses lieux favoris car ils lui permettent de reconstruire ses anciens souvenirs de l’Espagne.
C’est à Paris aussi que Cristóbal Balenciaga crée sa maison en 1937 alors que la Guerre Civile fait rage en Espagne. Balenciaga est admiré par les plus grands couturiers comme Chanel ou Dior qui le considèrent comme leur maître à tous, l’architecte, l’alchimiste et le grand maître du noir.
Ramón Gómez de la Serna, un partisan de l’avant-garde, aimait énormément les bords de Seine. Il mène dans son livre Ismos une longue réflexion sur l’avant-garde et le choc ressenti à son arrivée à Paris. Les bords de Seine constituent pour Ramón, un endroit naturel de culture audacieuse: la Seine, c’est aussi « la plage de la nouvelle Amérique » un seuil de la liberté ; les bords du fleuve sont assimilés à ceux de la mer et incarnent un territoire à découvrir. Paris est pour lui, comme pour Pío Baroja, une porte ouverte sur l’Europe. Lorsqu’il se rend en 1899 pour la première fois à Paris, il évoque les nombreuses chambres d’hôtel qui deviennent pour lui déclencheur d’écriture.
José Bergamín aime beaucoup Paris car la ville lui donne l’impression de vivre un éternel printemps. E n 1939, il prend la tête du Centre Cervantès afin d’éviter l’éparpillement de l’intelligentsia confrontée à l’exil. Il assiste à une représentation de Yerma de Lorca et pose la question du statut des exilés et prend conscience qu’il ne veut pas mourir loin de l’Espagne. Néanmoins, il ne retournera jamais en Espagne et séjournera à l’hôtel du Quai Voltaire ou dans l’ancienne buanderie d’un hôtel particulier du Marais grâce à l’intervention de son ami Malraux qui lui fournira aussi des papiers .
Paris a donc constitué tout au long du XIXème et du XXème siècle un lieu de refuge et d’inspiration pour de nombreux artistes espagnols dont l’empreinte est toujours visible de nos jours.
Excursion à Giverny, synthèse par Clémence R.
Le vendredi 22 juin, nous avons pu nous rendre à Giverny, berceau de l’impressionnisme, et deuxième centre touristique de Normandie. La journée a démarré par une promenade au travers du village, ponctuée de différents arrêts devant, notamment, la maison d’Angelina Baudy, femme de tête qui savait voir loin et avait accueilli chaleureusement les peintres de la Colonie américaine. La promenade s’est achevée à l’hôtel Baudy, et, plus précisément, dans ses jardins repensés dans les années 90 par un nouveau propriétaire qui s’est naturellement inspiré de nombreuses toiles impressionnistes.
Nous avons alors eu l’occasion de nous répartir dans le village, à la recherche d’un lieu d’inspiration. En effet, nous avions pour mission d’immortaliser le lieu de notre choix par le dessin. Tout les élèves se sont ainsi essayés au pastel, au crayonnage, pour des résultats plus ou moins satisfaisants…
Après un déjeuner passé au milieu d’un champ, au pied de l’hôtel Baudy, nous nous sommes dirigés vers les jardins et la maison de Claude Monet. Répartis en deux groupes – avec Mme Bigneaux au jardin et Mme Di Marco dans la maison -, les élèves ont pu découvrir le Clos Normand et le Jardin d’Eau, l’intérieur de la maison du peintre, et le plaisir inégalé d’un bain de foule touristique. Par chance, le soleil était au rendez-vous, et les jardins, particulièrement fleuris.
Enfin, la journée s’est achevée au Musée des Impressionnismes, où nous avons été initiés au « Japonisme » par la découverte de la collection d’estampes, de peintures d’origines nippones, et de leur influence sur les œuvres des peintres européens, comme Édouard Manet, Van Gogh ou Claude Monet. le tout présenté par une guide parlant anglais!
C’est sur cette visite que s’est close notre semaine culturelle, dont nous garderons, à coup sûr, des souvenirs durables !