Cette conférence, intitulée “Turquie, Iran, Arabie Saoudite : enjeux de puissance au Moyen-Orient”, donnée par M.Billion dans l’amphithéâtre du Lycée Saint-Exupéry le mercredi 16 janvier 2019, avait pour but de préparer les candidats aux concours des écoles de Sciences Politiques. L’auditoire était ainsi constitué des hypokhâgneux et des lycéens de Première et Terminale suivant l’option de préparation aux concours des IEP et de Sciences Po Paris.
Cette intervention avait pour but, comme le souligna M.Billion, de rendre compréhensible la situation actuelle dans cette région du monde sans toutefois succomber aux raccourcis simplistes et biaisés. Le Proche et le Moyen-Orient sont des régions clés lorsque l’on parle aujourd’hui d’enjeux géopolitiques et au-delà de fournir à l’auditoire les outils nécessaires afin de réussir les concours et afin d’obtenir le baccalauréat (l’un des chapitres d’Histoire de Terminale portant sur le sujet), cet exposé permettait de mieux comprendre une actualité souvent tragique et difficile à appréhender.
La situation de cette région du monde fut donc analysée selon les rivalités d’intérêts des trois grandes puissances de la région : la Turquie, l’Iran et l’Arabie Saoudite. Une analyse des rivalités qui fut, pour être bien comprise, accompagnée d’une contextualisation avec une plongée dans l’histoire récente de la région.
Cette conférence fut selon moi très intéressante, du fait notamment de la précision des exemples avancés par M.Billion et du fait de l’angle d’analyse : celui du théâtre de conflits d’intérêts de plusieurs puissances. Cet angle d’analyse, suffisamment simple, ne rejette cependant pas les autres grilles d’analyse souvent utilisées par les journalistes ou certains historiens : elle place simplement ces autres grilles (celle des conflits confessionnels notamment) comme des outils au service de ces conflits d’intérêts entre puissances étatiques.
Autre point intéressant, cette conférence établit réellement un tableau de la situation dans cette région, avec une mise en perspective au travers de l’Histoire récente, et sans pensée politique ou tentative de prédiction de la situation à venir. Si au cours d’une réponse à une question M.Billion avoua quels étaient ses “pronostics” sur l’avenir de la région, il resta cependant très prudent sur ce point alors que son confrère M.Filiu, qui un mois plus tôt était venu animer une conférence sur la situation en Syrie, livrait, lui ouvertement, son point de vue sur la posture à adopter dans la région et sur l’avenir de la Syrie.
Timothée TOITOT
LS1