A l’occasion du French Fab Tour, 22 étudiantes de Prépa littéraire, Eco et scientifique du Lycée Saint-Exupéry ont eu la possibilité d’assister à une table ronde animée par Annaïck Morvan, Directrice Régionale Droits des Femmes et EFH, laquelle accueillait l’association « Elles Bougent », association qui promeut les vocations féminines pour les métiers de techniciennes et ingénieures dans l’industrie, ainsi que plusieurs intervenantes professionnelles. Le but de la rencontre était d’échanger autour de la place de la femme dans l’industrie et, plus généralement, dans les entreprises.
A l’image des femmes qui animaient le débat, nos profils en tant qu’étudiantes étaient multiples : étudiantes optionnaires de géographie en Khâgne et en Hypokhâgne, étudiantes en prépa EC et étudiantes en MP.
La table ronde s’est ouverte sur les témoignages des unes et des autres sur les différentes voies prises dans le Post-Bac puis le monde professionnel :
- Valérie HUSSEAU, Responsable Qualité Safran Electronics & Defense
- Morgane CORRE, Ingénieur Process Terreal
- Florence BARNIER, de l’association « Elles bougent »
- Isabelle MOUCHE, Présidente Start-up GenEvolution (biotechnologies)
Mme Morvan a rappelé en préambule que la place des femmes dans les entreprises est une grande cause politique que l’on peut considérer comme au cœur du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Nos intervenantes ont redit la nécessité d’abolir les stéréotypes établis : de nombreuses femmes sont aujourd’hui présentes dans les filières chimiques et scientifiques, elles représentent un atout dans l’industrie et les discriminations sont de plus en plus minimes en raison de l’évolution des mentalités et de l’influence des associations comme « Elles bougent » ou encore grâce aux mesures prises par l’État.
Par ailleurs, les femmes en entreprise ne sont pas uniquement présentes dans l’industrie ou l’ingénierie, elles représentent une grande part de ce qu’on appelle les « fonctions support », à savoir la gestion des entreprises, la logistique, les Ressources Humaines…
Néanmoins, les femmes sont confrontées à un « plafond de verre » qui s’avère être encore une réalité du terrain.
En effet, si les femmes doivent saisir les opportunités professionnelles sans se mettre de barrières, elles doivent savoir les saisir tout en les conciliant avec leur vie maternelle et familiale. Par exemple, force est de constater qu’aujourd’hui encore, il est mieux est de ne pas avoir de poste d’urgence lorsqu’on élève des enfants en bas âge. Le mot d’ordre de la table ronde reste « l’organisation », comme le répète Mme Mouche. Il faut savoir tenir ses engagements en tant que salariée mais aussi en tant que parent, et ce, grâce à une certaine rigueur et une nécessaire organisation.
Puis a été soulevée la question du comportement à adopter en entreprise en tant que femme, trois grandes idées se sont imposées :
– Il faut savoir être vigilante et savoir imposer ses idées, y compris devant un groupe composé exclusivement d’hommes.
– Il faut savoir s’imposer en tant qu’humain et ne pas se caractériser en tant que « femme en entreprise ».
– L’entreprise n’est pas l’ennemi de la femme, une femme est là pour ses compétences, pour sa capacité à s’adapter en groupe, pour son talent et ses qualités…
Nous avons évoqué ensuite la différence de salaire qui existe entre les femmes et les hommes. Elle tourne aujourd’hui aux alentours de 15%. Cette différence s’explique par le fait que les femmes mettent plus rapidement un frein à leur carrière, ce sont elles qui ont le plus de mal à demander des promotions… On assiste ainsi à une auto-censure de la femme qui se fait en amont.
Pour lutter contre ce phénomène, l’État intervient au travers de lois, notamment grâce à l’Index sur l’égalité salariale depuis mars 2019, il accorde plus d’importance à la revalorisation des salaires dans le cadre de l’égalité Hommes/Femmes.. Il existe également des labels comme le label AFNOR ou le label européen GEEZ : les entreprises engagent des actions pour le recrutement des femmes, et vont au delà de ce qu’elles sont obligées de faire.
Après avoir creusé la question du Label, nous avons découvert les actions menées par « Elles Bougent », association qui s’engage auprès des entreprises sous forme de partenariats ou des établissements scolaires depuis 2005. Les femmes d’ « Elles Bougent », surnommées les « marraines », mènent environ 400 actions par an en France mais aussi à l’étranger, dans les DROM-COM. Certains hommes s’engagent également auprès d’ « Elles Bougent », ils interviennent en tant que relais.
Enfin, l’échange s’est achevé sur des conseils de la part de nos intervenantes et sur le comportement que nous, en tant qu’étudiantes d’horizons divers, devront adopter dans les multiples entretiens auxquels nous serons confrontées.
Les recruteurs ne sont là que pour les compétences que nous possédons, il ne faut donc pas se poser de questions et rester uniquement sur l’aspect professionnel.
Il est ainsi donc inutile de mentir sur soi, les discours vrais sont les plus appréciés.
Une femme se doit – au même titre qu’un homme – d’avoir de l’ambition et de la motivation.
Nissrine Tissint, Khâgne Optionnaire Géographie
Nissrine TISSINT, LS2.