En tant que khâgneux aspirant à intégrer une Business School, j’ai dû passer deux concours : celui de l’ENS à la mi-avril, puis celui de la BCE début mai. En effet, les deux concours importent dans le processus d’admissibilité pour les candidats littéraires. Il ne faut surtout pas « choisir » l’un des deux concours ; les écoles ECRICOME, par exemple, ne prennent en compte aux écrits que votre prestation au concours de l’ENS. Chaque détail compte !
Commençons par le concours de l’ENS :
Expérience :
Je qualifierais ce concours d’excellence de fatiguant et de stimulant. Me concernant, plus les épreuves (de 6h pour la plupart) passaient, plus j’avais hâte que le concours prenne fin, et plus je me donnais corps et âme aux épreuves. Résultat : contre toute attente, et malgré la fatigue, j’ai davantage réussi les dernières épreuves que les premières ! Ce que j’ai trouvé très compliqué avec le concours de l’ENS, c’est la gestion de la fatigue. Les trois premiers jours, trois épreuves de 6h se sont succédées.
Ayant passé le concours à Rouen, j’ai pu prendre avec mes amies un Airbnb, ce qui a, selon moi, beaucoup joué dans le maintien du moral tout au long de la semaine de concours. Les séances de débriefing et les rigolades qui s’en suivaient m’ont sauvé du possible enfermement dans une bulle négative pour le reste des épreuves. Ce qui est bien également, c’est qu’à Rouen, le centre d’écrit était simplement un lycée, ce qui ne nous a pas dépaysés. En fait, tout le stress que j’avais accumulé avant la première épreuve s’est évaporé lorsque celle-ci a commencé. On réalise qu’on est simplement dans un autre lycée, et on peut même se dire que c’est comme un énième concours blanc. Mais cette fois, il faut se donner à 110%, tout en respectant quelques principes…
Conseils :
Conseil organisationnel : réviser le concours bien à l’avance permet de ne pas bachoter et de ne pas faire de révisions hasardeuses à quelques heures ou quelques minutes de chaque épreuve, et ainsi se sentir plus en confiance. Et qui dit confiance, dit meilleure gestion du stress, du choix des connaissances à utiliser, etc.
Conseil culinaire : n’adoptez pas d’un coup, la semaine du concours, un régime digne d’un grand sportif ou à l’inverse un régime « laissez-passer » si vous n’en n’avez pas l’habitude. Au concours, même la partie alimentation se prépare. Si vous voulez adopter un rythme particulier dans votre alimentation, prenez-vous y à l’avance.
Conseil mental : gardez une attitude positive tout au long du concours. Ne vous laissez pas submerger par le doute ou le découragement, même si une épreuve ne se passe pas comme prévu. Faites de chaque épreuve un nouveau départ ! Essayez aussi de vous entourer de vos amis pendant cette période ! Tout seul, on déprime, à plusieurs, on « s’enjaille » !
Conseil sommeil : exactement Jamy ! Il faut dormir pour réussir un concours ! Lichtenberg disait qu’ « on ne dort pas pour dormir, mais pour agir ».
Passons au concours de la BCE :
Expérience :
J’ai adoré ce concours. J’ai réalisé que j’avais d’ores et déjà passé une étape : arriver jusque-là. Entamer le concours de la BCE, c’était concrétiser des années de préparation. On peut en dire tout autant du concours de l’ENS, mais j’ai eu véritablement cette sensation une fois arrivé à la BCE. Cette fois, bien qu’encore à Rouen, j’ai dû prendre un appartement tout seul, étant donné que j’étais le seul dans ma classe à vouloir entrer en École de Commerce. L’ambiance hors-épreuve n’était donc pas du tout comme à l’ENS. J’étais loin de mes amis, et j’avais terriblement envie d’être accompagné de visages familiers. Je n’avais pas réussi la première moitié de mes épreuves et je me retrouvais seul. Mais c’est dans ces moments-là qu’il faut se ressaisir : j’ai donc ensuite fait plus ample connaissance avec les autres candidats de la salle d’examen, et surtout, je n’ai pas baissé les bras pour la deuxième moitié des épreuves, ce qui a certainement joué un rôle crucial dans mon admissibilité à l’ICN Business School. En entamant la deuxième moitié du concours, j’avais volontairement « effacé » dans ma tête ce qui s’était passé juste avant, et j’avais formaté mon cerveau pour qu’il donne tout ce qu’il avait en réserve, ou c’était la mort assurée. Cette poussée d’adrénaline m’a donc permis de réussir la fin du concours ; j’ai ainsi pu obtenir trois admissibilités (= autorisé à passer l’oral de l’école en question), qui se sont transformés en trois admissions, grâce à l’excellente préparation que j’ai pu avoir pour les oraux.
Conseils :
Aux conseils mentionnés plus haut pour l’ENS, qui sont également valables pour la BCE, j’ajoute un conseil spécifique pour la BCE :
Conseil stratégique : pour les littéraires, les épreuves ne sont pas exactement les mêmes que pour les candidats en prépa ECG. Les épreuves communes à tous les candidats concernent les langues et la synthèse de textes. Les littéraires ont des sujets de dissertation différents, basés sur le thème de l’année donné pour le concours de l’ENS. Ainsi, l’épreuve d’histoire OU de géographie (vous devrez choisir lors de l’inscription au concours) est une épreuve réservée aux prépas littéraires, et le choix est donné, le jour J, entre disserter sur un sujet de littérature ou sur un sujet de philo. Choisissez en fonction de vos préférences et de vos points forts !
Ainsi, entre les deux semaines qui séparent la fin du concours de l’ENS et le début du concours de la BCE, il convient d’allier repos mérité et travail régulier pour réussir le concours qui vous fera entrer ou non dans l’école de votre choix. Ne laissez surtout pas tomber les matières à dissertation si vous visez les écoles du TOP 10. Quant aux épreuves de langues et la synthèse de textes, elles sont tout simplement fondamentales pour toutes les écoles, étant donné leurs coefficients. Vous pouvez être assuré de réussir les épreuves de langues si vous avez été sérieux durant vos années de préparation. Travaillez-les tous les jours : vocabulaire, points de grammaire et de conjugaison à revoir etc. Ça fait la différence au concours, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral (on fait d’une pierre deux coups ici !).
Que dire de la préparation à l’oral… sur quatre semaines, des séances thématiques en petits groupes en espagnol et en solo en anglais pour revoir la méthodologie mais aussi tous les sujets susceptibles de tomber aux trois banques. D’autre part, M. Muller, Professeur de Culture Générale en ECG, organise des sessions de simulation de l’oral d’entretien en janvier, puis après les écrits. Et il faut se l’avouer : c’est très formateur ! Des jurys souvent composés de trois personnes – professionnels depuis plus ou moins longtemps sur le marché du travail, anciens étudiants PrépaMantes aujourd’hui en BS, professeurs de prépa – prennent sur leur temps pour venir nous écouter, parler avec nous (l’entretien, c’est avant tout un dialogue) et donner leurs meilleurs conseils. Et, je dois dire qu’en tant que littéraire, j’ai été avantagé, car Mme Fillon, notre professeure de littérature en Hypokhâgne, m’a fait passer en entraînement à l’entretien en visio plus de 5 fois avant mes oraux ! Avec des conseils en or, j’ai dépassé mes propres attentes aux épreuves orales, et j’ai réussi à décrocher la note maximale à deux de mes trois oraux !